Dans notre art de vivre, certaines traditions n’ont pas survécu, car elles demandaient un cadre géographique, et des lieux qui les inspiraient. A Oran, notre joie de vivre, autour d’un parler, ou d’une musique est légendaire. Non moins légendaire est notre table, inspirée souvent de nos « alter-égo » espagnols, mais revisitée par notre génie Oranais de faire beaucoup avec peu et de la partager avec des amis.

Dans mes souvenirs, maintenant lointains et Robert s’en souvient, les premiers rythmes cubains, nous entrainaient dans des danses, mêlées d’odeur de beignets et de rires d’enfants.

La Mona était une institution, et comme les rollicos ou les mantécaos de Noël, elle se faisait souvent chez le boulanger, afin d’arriver en dessert, après la paëlla, que l’on faisait hors de la ville (et ce n’était pas toujours, ni facile, ni prudent), toujours avec un groupe de gens qu’on aimait…

Cette tradition aurait pu subsister sous forme d’un triste morceau de gâteau, qu’on s’entête à manger sous les yeux pleins d’incompréhension de nos enfants.

Pour toutes ces raisons, je n’aurais manqué pour rien au monde la Mona de l’ANRO…

Toutes ces raisons plus une…Celle de regrouper notre amour pour la table, la musique, la danse, la tchache, le partage, et la joie d’être ensemble…Tout simplement.